Oncle Tao, l’aboutissement d’un parcours passionné
Oncle Tao, c’est un café pas comme les autres. Un « café des guerriers », comme l’appelle son créateur Samuel Tessier, diplômé du PGE de NEOMA en 2013. Il s’agit d’une gamme de cafés composés de champignons chinois aux propriétés variées pour renforcer son système immunitaire, tonifier le corps, retrouver son énergie, mieux combattre l’anxiété… Au-delà du produit, c’est aussi l’aboutissement de tout un cheminement pour Samuel.
Depuis toujours, Samuel baignait dans la culture chinoise puisque sa mère est médecin acuponcteur. A 14 ans, il découvre et se passionne pour la littérature chinoise. A 16 ans, il fait son premier voyage en Chine. Puis, lors d’un échange universitaire à NEOMA, il part pour Wuhan en Chine et retrouve la Chine traditionnelle et authentique qu’il affectionne tant dans la littérature. Il prolonge son séjour sur place avec un stage de six mois puis s’inscrit à son retour en licence à l’INALCO pour continuer à étudier le mandarin en parallèle de son cursus à NEOMA. Son diplôme de NEOMA en poche, Samuel poursuit ses études de chinois tout en pratiquant la musique en tant qu’auteur-compositeur de jazz.
Puis, il occupe des postes de contrôleur de gestion dans de grosses entreprises. Mais le cœur n’y est pas. « J’étais à côté de mes pompes. Je n’arrivais pas à valoriser la singularité de mon parcours. Les grosses entreprises sont très structurées, il y a peu de place pour la créativité. Je me suis très vite senti frustré. » Le point de rupture s’opère en 2018. Samuel se lance alors dans l’entrepreneuriat avec une première entreprise de conseil pour apprendre aux entreprises françaises à développer leur visibilité sur les réseaux sociaux chinois. Après avoir lancé plusieurs sites de e-commerce, il lance « Médecine Chine », une plateforme de vente de compléments alimentaires et de conseils en médecine douce. Ce premier succès l’encourage à creuser dans cette voie. Il développe alors une formule avec une pharmacienne spécialisée dans les champignons médicinaux et lance Oncle Tao. « Avec Oncle Tao, j’arrive enfin à concilier mon besoin de créativité avec ma passion de la culture chinoise. J’ai trouvé ma voie. »
Sa voie, c’est celle de l’entrepreneuriat, qu’il ne quitterait pour rien au monde. Pourtant tout n’est pas toujours rose. « Etre entrepreneur pour moi, c’est être réellement libre. Je peux moduler mon projet comme je le souhaite, le faire évoluer, et c’est vraiment passionnant. Mais j’ai aussi dix fois plus de responsabilités qu’en tant que salarié dans une grosse enseigne. Je suis en première ligne en cas de succès mais aussi en cas d’échec. » Une pression que connaissent tous les entrepreneurs. « Chacun gère la pression différemment, en fonction de son tempérament. Pour ma part, j’ai choisi de m’imposer une discipline très stricte : sport 3 fois par semaine, méditation tous les matins, alimentation équilibrée. Cette routine m’aide à supporter les moments difficiles, c’est ma soupape de décompression. »
En évoquant ses passages à vide, Samuel revient sur l’un des moments les plus difficiles mais également les plus essentiels au développement de son projet Oncle Tao. A l’origine, Samuel souhaitait développer un complément alimentaire à base de plantes médicinales pour lutter contre le stress. «Lorsque nous avons mis au point la formule avec la pharmacienne, j’ai sollicité un grand nombre de de médecins, d’herboristes, d’acuponcteurs etc. pour recueillir leurs retours sur le complément que je souhaitais développer. J’ai notamment appelé le plus grand spécialiste de la médecine chinoise en France. Il n’a pas du tout adhéré au projet. Il a eu des mots très durs en affirmant que je prenais beaucoup de risques pour moi, pour mes proches et que je jouais aux apprentis sorciers alors même que je n’étais pas médecin. Ces critiques m’ont énormément touchées car elles venaient d’une personne que j’admirais – et que j’admire toujours – beaucoup. Suite à cet échange, j’ai réalisé que je faisais fausse route. J’ai donc décidé de repositionner mon projet. J’ai alors eu l’idée de créer un café aux champignons chinois, riche en vertus nutritionnelles : le Café des Guerriers ». En proposant un café que chacun peut intégrer dans ses habitudes de consommation, Samuel se positionne ainsi sur le marché de la nutrition et du bien-être accessible à tous. Un secteur en plein essor !
Grâce à sa force de caractère, Samuel a su écouter et utiliser à bon escient les remarques qui lui avaient été faites. « L’entrepreneuriat mène aussi fatalement vers la solitude puisqu’on est le seul maître à bord. C’est pourquoi il m’a semblé primordial de me rapprocher d’une structure d’accompagnement qui puisse m’épauler dans ce genre de situation. J’ai rejoint l’Incubateur parisien de NEOMA en avril 2021. J’y côtoie des experts, des coachs, des startups qui me font régulièrement des feedbacks sur mon projet. C’est excellent, ça me permet de le faire évoluer et de nourrir mon sens critique. Quand on a la tête dans le guidon, la prise de hauteur est parfois salutaire ! »
Là où certains entrepreneurs affirment qu’il faut « foncer », Samuel est plus réservé. « Si j’ai un conseil à donner aux étudiants et diplômés de NEOMA qui se demandent s’ils devraient créer leur entreprise, c’est surtout de s’écouter. L’entrepreneuriat est une aventure très intime, qui touche à toutes les sphères de la vie d’une personne. Il faut en avoir conscience et faire son choix en toute connaissance de cause : oui vous allez vous investir corps et âme dans votre projet, vous allez en rêver la nuit, vous allez refuser des invitations, vous allez en parler à la Terre entière…Vous connaîtrez des joies et des déceptions, des réussites et des échecs. Il faudra garder confiance en vous et rebondir malgré tout. Au-delà des paillettes et des chiffres qui font rêver, c’est là la vérité de l’entrepreneuriat. L’autre vérité c’est que si c’est bien un choix de vie mûrement réfléchi, comme ça a été le cas pour moi, vous ne le regretterez certainement pas ! »
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