Lycéens et collégiens découvrent l’entrepreneuriat avec «Option Startup» sur nos campus

20 novembre 2018 By

Option Startup est un événement d’ampleur nationale à destination des collégiens et lycéens. Pour sa 4ème édition il a permis à plus de 15 000 jeunes de découvrir, avec leurs enseignants, l’un des 300 sites d’innovation et d’échanger avec des startuppers.

En accueillant ces interventions, NEOMA BS souhaite encourager tous les élèves des académies rémoises et rouennaises à se lancer dans l’entrepreneuriat et ainsi, démocratiser la création d’entreprise. Dans les salles mises à disposition, après l’introduction des startuppers et startuppeuses, la présentation s’oriente rapidement sur la démarche et le quotidien de ces jeunes entrepreneurs, pour certains toujours étudiants. « C’est vrai qu’il est compliqué de tout cumuler » concède Quentin Le Gall de Sauce Moutard « mais au final tout est une question d’organisation. Comme je suis efficace le matin, j’essaye de me dégager du temps en tout début de matinée ».

Concrétiser des notions théoriques

Entrés en matière en précisant ce qui distingue les startups des entreprises classiques – à savoir leur potentiel de croissance exponentiel – les startuppers orientent rapidement les jeunes vers un exercice de simulation de création d’une startup, au cours d’une conversation ouverte.

Un rapide tour de table fait émerger une idée : un restaurant de kebabs sucrés « Tout le monde aime le kebab et tout le monde aime le chocolat ! ».
L’échange dans la salle devient plus naturel et les questions fusent. Guidée par Théo Dumarski, le co-fondateur de Frello, la réflexion devient plus précise : « Tu dis que tout le monde aime le chocolat, mais ne penses-tu pas que tu devrais commencer par poser la question aux personnes qui t’entourent ? Et penses-tu vraiment que tes amis sont les meilleurs conseillers ? tu ne crains pas qu’ils aillent dans ton sens et que leurs réponses soient biaisées ? qu’il serait plus utile pour ton projet d’interroger des inconnus ? »

Et sans s’en rendre compte, des notions pointues telles que la scalabilité, les réseaux de franchise, les études de marché, les stratégies d’implantation de locaux commerciaux, de financement de projets sont abordées.

« Sur une autre tranche d’âge, une classe de collégiens s’est passionnée pour le projet ViBelt et la ceinture proposée par le porteur de projet pour faciliter les déplacements des personnes mal voyantes » explique Flora Davoult, Chargée de missions Incubateurs au sein de NEOMA Business School. « Ils ont proposé des pistes d’amélioration de la ceinture, et se sont ainsi projetés dans la fonction d’entrepreneur ».

Autre dimension cruciale pour NEOMA BS dans cette démarche : « Que les collégiens ou lycéens viennent d’un milieu favorisé ou bien modeste ne doit pas entrer en ligne de compte » précise Flora Davoult. « Il faut briser les idées reçues, et faire en sorte que les jeunes gens enthousiastes et créatifs ne s’autocensurent pas. J’ai la conviction que ce type de rencontres y contribue. ».

Vis ma vie de startupper

Les élèves présents se montrent très curieux de la genèse de la démarche qui a poussé des jeunes gens, âgés de quelques années de plus qu’eux à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. « Ce n’est pas difficile de trouver une idée ? » « D’où viennent les noms de vos marques ? »

Les qualités dont doit disposer un entrepreneur font également l’objet d’une discussion : « les compétences d’un startupper tiennent beaucoup à ses qualités personnelles : sa vitesse d’exécution, sa capacité à fédérer autour de son projet, à analyser les situations et surtout à trouver des réponses à toutes les problématiques rencontrées » énumère le co-fondateur de Frello. « Sans oublier le facteur chance ! »

« Autre qualité précieuse pour une startuppeuse », ajoute Justine, co-fondatrice de L’Étiquette « la capacité de se satisfaire de chaque petit succès ! et garder à l’esprit tout ce que ce que notre projet nous permet de réaliser : passer à la télé, à la radio, où même, faire un selfie avec le Président de la République ! »

Pour que le portrait soit complet, les difficultés liées l’entrepreneuriat sont également partagées avec la jeune assemblée. « L’entrepreneuriat est un choix de vie qui demande beaucoup de sacrifices. Il faut savoir que c’est un mode de vie qui offre très peu de stabilité et tout aussi peu de perspectives de rémunération pendant toute la phase de lancement » énonce Justine Abécassis. Jules Bernard complète avec un grand sourire « Pour moi, les débuts d’Alavance ont été une grosse galère ! »

« Avez-vous des moments de faiblesse ? des moments où vous vous dites que vous n’allez pas y arriver ? » demande un lycéen. Avec pudeur et sincérité, les entrepreneurs évoquent également les doutes et les phases de remise en question qu’il leur arrive de traverser.
« Il m’arrive de me remettre en question très profondément, de douter de moi. Je me dis que ce n’est pas mon idée qui est nulle mais moi, qu’il a trop de choses que je n’ai jamais apprises à faire, ou que je ne sais pas faire … et comme mes journées sont une liste infinie de problèmes à gérer, il est parfois difficile de garder la ‘niaque’. Il faut se prendre soi-même par la main, parce que personne n’est derrière nous » raconte la fondatrice de L’Étiquette.

Pour illustrer la rudesse de l’exercice, Jules Bernard d’Alavance propose une belle métaphore « Entreprendre c’est sauter d’une falaise, se trouver un parachute en vol et voir comment on atterrit ».

Une histoire de don contre-don

Les startuppers présents ont tous une histoire et une motivation propre et en même temps très similaire. Bien souvent, une envie et une rencontre sont à l’origine de leur lancement. « J’ai eu la chance de rencontrer des personnes inspirantes, qui ont été des moteurs dans ma vie » explique le fondateur de Sauce Moutard « L’idée de transmettre est très importante à mes yeux. Comme un retour sur ce qui m’a été offert ».

Les quelques heures passées en commun s’égrènent très vite, mais le temps offert portera ses fruits, à n’en pas douter.
« J’ai trouvé que cette rencontre était très intéressante. J’ai été sensible au côté témoignage, parce que c’était mieux expliqué » affirme Océane, élève de seconde générale. Thomas, son camarade du Lycée Camille Saint Saëns de Rouen, voit déjà plus loin : « Moi j’ai toujours voulu lancer mon entreprise. J’ai déjà amorcé la démarche et c’était vraiment utile pour moi de rencontrer des personnes comme aujourd’hui ». « J’ai trouvé que c’était une bonne présentation. C’était bien de voir d’où ils sont partis. Ça ouvre des portes et ça donne de l’ambition. » conclut Mathis.

« A leur âge c’est fou de s’intéresser à l’entreprise, pour ma part, au lycée, je n’en n’étais pas là ! » s’étonne Julien Fichet de Popsleigh. « Il y a eu un vrai partage avec la classe et pour nous aussi, c’est un excellent entraînement à la vulgarisation du propos. L’exercice était plaisant mais j’ai presque envie de dire qu’il devrait être obligatoire ».